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Rire interdit

(Impromptu pour une bouche & un nez)

(pour des prolégomènes, bah, d'une herméneutique, oul àlà !
Si on peut dire, pardon, si on peut rire !! eh ben ça alors...)

En jeu(x)

Quand deux arts traditionnels du spectacle vivant - le conte & le clown - se rencontrent, cela provoque un rapport neuf au public.
Le clown, acteur de l’instant, voit son errance confrontée au cheminement balisée du conteur, acteur de l’oralité séculaire.
Le clown remplit maintes fonctions : à la fois miroir (« grossissant » ?) il reflète les émotions du public, il est aussi un traducteur-interprète qui débusque des sens cachés de l’histoire. Dénicheur d’implicite, révélateur de non-dits, mettant les pieds dans le plat, il démystifie la fiction en  interrogeant par sa présence, celle du conteur.

Le spectacle est basé sur l’improvisation. Le clown ne connaît pas forcément les histoires qui sont narrées et il réagit en temps réel à ce qu’il entend et découvre. Cette immédiateté originaire fait de chaque représentation un moment de partage unique, rare et authentique.
L’équilibre de l’ensemble repose sur une écoute du partenaire d’une part, et du public d’autre part.

Ce mélange explosif entre un clown, jouet éphémère de ses passions-émotions et l’assurance charmante d’un conteur, éveille le regard critique du spectateur vers davantage de discernement.

Entre autre chose,  le spectacle offre une nouvelle manière de revisiter le conte traditionnel. Et de faire du clown l’image du chœur moderne dont les exégètes questionnent la disparition, ou tout au moins, son improbabilité.

Fil(s) conducteur(s)

Si l’histoire présente le fil visible du déroulement spectaculaire, il n’en demeure pas moins que les deux protagonistes répondent aux désirs inconscients de la complétude.

Part de l’ombre et de la lumière, le clown et le conteur s’éclairent l’un l’autre.

Deux pulsions de l’humaine nature s’abordent par le biais de deux acteurs de la scène : doubles sublimés et/ou subversifs, ils incarnent l’antagonisme fondamental serti en chacun : l’instinctif-intuitif irrationnel (« le désappris ») et le langage,  « le codifié rationnel », la culture.

Ce spectacle peut sans doute faire écho à ce qui nous échappe et qui pourtant nous appartient, à ce que nous croyons acquis et qui pourtant n’est déjà plus… entre chaos et kaïros !

Une façon de rendre hommage à l’existence, avec humilité et joie.

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