Linda Mc Lean

(19..-

née à Glasgow

 

Elle a étudié à l’université de Strathclyde (Glasgow) et au Jordanhill College of Education. Enseignante, elle a vécu et travaillé en Croatie, aux Etats-Unis, en Afrique et en Suède, avant d’écrire pour le théâtre. Après avoir collaboré au British Council à Mexico, Teluca, Oslo et Bogota, Linda est aujourd’hui présidente du Playwrights’ Studio Scotland.

Elle intervient régulièrement dans les écoles et les universités pour encourager les jeunes auteurs à trouver la voix qui leur est propre. Elle est actuellement membre de l’Institut d’études avancées dans les Humanités à l’Université d’Edimbourg.

Pour le théâtre, elle a écrit notamment : pour le Traverse d’Edimbourg, This is Water (2010), Any Given Day (2010), strangers, babies (2008, finaliste du prix Susan Smith Blackburn), Shimmer (2004, prix Herald Angel du Festival d’Edimbourg), Olga (2003, adaptation de la pièce finlandaise de Laura Ruohonen) et One Good Beating (Meilleure Pièce Courte 2008) ; pour la compagnie Paines Plough, Riddance (1999, Meilleure pièce du Festival Off d’Edimbourg, prix Herald Angel) et The Uncertainty Files (2010) ; pour la compagnie 7:84, Cold Cuts (2005) et Doch an Doris (2007), pour la compagnie Magnetic North, Word for Word (2004) ; et pour la Royal Scottish Accademy of Music and Drama, Reminded of Beauty (2009).

Elle a adapté le roman de Laura Esquivel, Chocolat amer, pour Theatre Sans Frontieres (2006) et Le Problème, de François Begaudeau pour le Traverse d’Edimbourg et Théâtre Ouvert (2009).

En 2011, sa pièce Sex and God est produite par Magnetic North et sa dernière pièce, What Love Is, par Dundee Rep et Oran Mor.

En France, sa pièce strangers, babies (Fractures) a fait l'objet d'une résidence de traduction à Théâtre Ouvert lors d'un partenariat Traverse d'Edimbourg, Théâtre Ouvert, SACD et Maison Antoine Vitez. La pièce a été mise en voix à Théâtre Ouvert et à la Maison Jean Vilar en Avignon en 2010 par Jean-Christophe Saïs qui a en projet de la monter. La pièce Fractures a fait l'objet d'une publication chez Théâtre Ouvert dans la collection Tapuscrits. Blandine Pélissier à, elle, en projet de monter Any Given Day (Un Jour ou l’autre) à la saison 2012/13. Sa pièce The Uncertainty Files (Dossier Incertitudes) fait l'objet d'un enregistrement par France Culture en juin 2011.

« J'ai participé à un projet théâtral international dans l'état de New York en 2010 ; ça s'appelait le Orchard Project et c'était aux pieds de la montagne de Hunter, près de Woodstock.  Je ne savais pas trop si je faisais bien d'y aller seule. Je ne savais pas ce que je trouverais là-bas, je n'avais pas la moindre idée de la direction que prendrait mon travail. Depuis un certain temps, j'allais plutôt vers un théâtre polyphonique. En tout cas, j'étais pleine d'incertitudes, intellectuellement et émotionnellement. Au cours de mon séjour, j'ai interviewé un certain nombre de personne sur la notion d'incertitude et j'ai fini par devenir accro : il fallait que j'écoute ces gens parler de leurs incertitudes, c'était soudain la seule chose qui m'intéressait. Dossier Incertitudes a été composé à partir de ces entretiens.
En écoutant ce que ces personnes disaient, ma fascination provenait notamment de ce que leurs discours transcendaient les différences. Quand la pièce a été montée en Écosse, avec seulement trois comédiens (deux femmes et un homme) qui parlaient avec leur accent écossais, c'est l'universalité absolue du propos qui s'est dégagé du spectacle. Peu importaient l'origine des gens que j'avais interviewés (des nord-américains, pour la plupart), leur sexe, leur orientation sexuelle, leur âge – il était impossible d'entendre leurs incertitudes sans éprouver de l'empathie pour eux.
Comme j'ai scrupuleusement retranscrit les entretiens en incluant les moindres « heu » et « ah », la moindre rupture de rythme, la moindre erreur ou correction, le texte que les comédiens ont dû apprendre était très différent du type de langage sophistiqué qu'on trouve d'ordinaire dans les pièces de théâtre. C'était aussi très difficile à apprendre. Nos trois comédiens étaient du genre à arriver en répétition texte su, mais la difficulté particulière de ce texte-ci tenait à tous les mots et fragments de mots qui enrobent le sens de ce que nous disons. Nous parlons au fur et à mesure que nous pensons, nous partons dans une direction, puis dans une autre, ou bien nous changeons d'avis, quand nous ne nous perdons pas complètement. Face à quelqu'un, ou même au téléphone, nous filtrons son discours pour éliminer les sons superflus et nous concentrer sur le sens, sur le fil de l'histoire. Et quand les comédiens ont essayé d'apprendre leur texte, leur cerveau continuait à éliminer les scories, alors même qu'ils voulaient les conserver. Ils ont dû avoir recours à des moyens mnémotechniques extraordinaires pour retenir ces « bon, ben, heu, mm, enfin, etc ». Cela n'a pas été sans larmes ! »

Linda McLean, mai 2011

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