Ivan Sergueïevitch Tourgueniev

(1818-1883)

 

né le 9 novembre 1818 (calendrier grégorien) à Orel en Russie

mort à Bougival, le 3 septembre 1883

blog du musée

Fils d’une propriétaire foncière, Ivan Tourgueniev, étudiant à l’Université de Moscou, s’habille et se rase comme tous les jeunes hommes de son entourage. Après avoir obtenu son diplôme, il passe beaucoup de temps à l’étranger, il connaît la gloire littéraire et commence à se faire une réputation. C’est à cette époque, dans les années 1840, qu’il commence à laisser pousser ses cheveux et sa barbe. Ainsi, il ressemble plus à un « propriétaire terrien russe », tel qu’il aimait se présenter dans ses œuvres, d’autant plus qu’Ivan Tourgueniev était haut de stature, ce qui le rendait imposant.

Sa barbe lui permet de dissimuler son menton un peu veule. Avec le temps, sa célèbre crinière devient parsemée de cheveux blancs, ce qui lui donne un air noble : l’image de l’Européen russe est définitivement formée.

"Allongé sur le canapé dans son costume gris d'intérieur, cerné, de coussins allemands dans lesquels disparaissaient ses épaules... il tournait à l'habitude entre ses doigts quelque menu objet, sa vieille tabatière noire, par exemple, à la laque passée..." — c'est le portrait d'Ivan Tourgueniev que brosse le magazine «Bulletin russe» en 1884.

L'étonnant est que l'histoire a conservé le bibelot favori du grand écrivain : au moment de quitter la Russie pour ce qui sera son dernier voyage à Paris, alors que les médecins lui interdisaient l'usage du tabac, Tourgueniev fit présent de sa tabatière à son ami et confrère Jacob Pollonski. Longtemps conservée avec soin, la relique fut finalement remise au musée de l'Institut des Lettres russes de Moscou : petit boîtier de laque noire à la forme d'un prisme pas plus grand qu'une boîte d'allumettes.
Sur le couvercle, l'image classique de la troïka filant dans un champ de neige de jolies passagères aux joues empourprées et aux riches atours occupent le traîneau, un gaillard de cocher encourage ses chevaux lancés au grand galop et ivres de vitesse. Ouvrons maintenant le couvercle, pour découvrir sur la face interne, peinte en laque bordeaux sombre, l'emblème à demi effacé de l'aigle bicéphale assorti des capitales «F. A. L.», tout ceci d'or - la marque de la Fabrique Alexandre Loukoutine.

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