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Dario Fo (1926-
né le 24 mars, à Sangiano |
« Le dessin m’a toujours aidé à réfléchir, à résoudre les problèmes de trame. Préciser sa pensée non seulement avec des mots mais avec des images est un excellent système. » « Mouvoir le tronc et les membres, avec élégance et à-propos, sans affectation, c’est par là que commence le théâtre. La clé de voûte de notre métier, ce devrait être l’apprentissage de la technique respiratoire, du mouvement jusqu’à l’acrobatie, avant même le placement de la voix. » « Faire du théâtre signifie avant tout savoir communiquer, faire en sorte que ce que vous dites arrive à ceux qui sont devant vous. Sans exception aucune, sans jamais lasser leur attention… Pour établir ce contact extraordinaire, il faut savoir déclencher la curiosité et la complicité, stimuler l’imagination et puis laisser l’autre entrer dans votre propos, enl’incitant à participer, à compléter avec vous. Le bon comédien et le bon enseignant ont beaucoup en commun. Ni l’un ni l’autre ne doivent rester en chaire, prétendre qu’ils ont raison. Pontifier, c’est bon pour les papes. » « Aucun historien du christianisme ne peut faire abstraction des évangiles apocryphes. Ils sont très nombreux. Contrairement aux quatre textes adoptés par l’Eglise, qui ont subi des modifications et des adaptations en fonction des situations historiques, les évangiles apocryphes n’ont jamais été altérés et ont gardé intacts personnages et situations. » « Il ne faut jamais laisser aller jusqu’au bout ni les applaudissements, ni les rires, surtout quand ils sont fondés sur l’émotivité : il faut alors dominer le public, pour garder le rythme, absolument. Il faut se rappeler que souvent, seule une partie du public essaie de vous entraîner, les autres se contentent peut-être de deux pauvres battements de mains, sans compter ceux qui, toute la soirée, restent là, emplâtrés, immobiles, ahuris, à se demander : "Mais où suis-je tombé ?" » « On administre [aux gens] des overdoses de faits divers… Un catalogue de l’horreur de plus en plus sinistre, de plus en plus kitsch qui supplée à quelque chose de très important : les émotions, dont nous avons besoin, et que beaucoup de gens ne savent plus éprouver… Nous sommes encore et toujours dans les mêmes arènes païennes. L’époque change, mais le problème de l’homme semble rester le même : chasser l’ennui. » « Existe-t-il une culture populaire ? Cette question m’a toujours laissé comme deux ronds de flan : comment douter qu’une telle richesse d’expression créatrice existe ? » « Je ne suis pas un modéré. » « Si l’humanité n’avait pas en son sein [un] bon pourcentage de fous, elle ne serait plus là depuis longtemps. Quelqu’un comme le Christ qui bouleverse son époque en portant une parole nouvelle et se fait tuer pour sa foi était fou, sans l’ombre d’un doute. Mais le pauvre type qui toute sa vie poursuit un défi est fou aussi. Les artistes, les inventeurs, les explorateurs de terres et d’idées, ceux qui osent changer les règles, envoyer valser l’ordre constitué, le sens commun, les logiques aristotéliciennes et tout le saint-frusquin ont été, sont et seront tous fous. » |
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