Vaslav Fomitch NIJINSKI

(1889-1950)

 

à Kiev, le 12 mars 1889

mort à Londres, le 8 avril 1950

 

cf. Opéra

 

cf. Noureev

« Je suis un fou qui aime l’humanité. Ma folie, c’est l’amour de l’humanité. »

Vaslav Nijinski est un danseur et chorégraphe né à Kiev en Biélorussie en 1889, et  qui devint, entre 1910 et 1920, une des premières vedettes «  mondiales », participant, par exemple, à la création de ballets de Stravinsky à Paris, qui secouèrent l’univers culturel européen. À 30  ans, en quelques mois, Vaslav Nijinski fut emporté par la maladie  mentale, et passa presque entièrement les 30 dernières années de sa vie en institutions psychiatriques, jusqu’à sa mort, à Londres, en 1950.

L’histoire d’un homme…

Entre l’artiste admiré pour son Art et l’homme, méprisé, voire exclu pour ce qu’il était, c’est avant tout l’histoire d’un individu qui s’est insurgé contre toutes les formes de paraître, et qui n’a jamais adhéré ni été accepté par cette société « mondanisée » qui l’entourait.

Au cours de l’hiver 1918-1919, Nijinski rédige en quelques semaines les quatre cahiers qui doivent constituer « le livre » qu’il veut voir publier de son vivant, « en beaucoup de milliers d’exemplaires » et qui sera une « source d’enseignement pour l’humanité ».

« Un grand livre sur le sentiment », c’est sans doute le titre qu’il aurait choisi s’il avait pu le publier.

À travers l’auto-analyse parlée, où fantasmes, souvenirs et associations libres se déploient dans l’écriture, le texte, conforme mot à mot aux Cahiers de Nijinski, témoigne de ce que l’homme et l’artiste ont voulu laisser à l’humanité : une recherche de l’amour humain et spirituel.

Ce texte bouleversant nous révèle l’univers intime du danseur et du chorégraphe révolutionnaire de L’Après-midi d’un faune et du Sacre du printemps.

« Je ne sais pas faire de belles phrases »... « Je veux exprimer La vérité. » Il le fait dans ses cahiers au point de compromettre son image. Ce qui explique que son journal ait été censuré si longtemps. Cette image idéalisée du danseur parfait et sublime se déchire pour parler de l’homme, de ses défauts, de ses paradoxes, de ses faiblesses, de ses contradictions, de ses amours, de ses haines et de ses peurs. Écriture du désastre, il rédigera ses cahiers en 6 semaines, jours et nuits, jusqu’à devoir renoncer à la danse à 29 ans. C’est à ce moment-là que la folie se déclare…

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