Igor Fiodorovitch Stravinski

(1882-1971)

Oranienbaum, le 17 juin 1882, Russie

New York, le 6 avril 1971

On peut distinguer 4 manières successives dans son œuvre :

1908-1914 : Les rutilances de la période russe avec 3 ballets :
1909-1910 :
L'Oiseau de feu
1911 : Petrouchka
1913 : Le Sacre du printemps

1914-1920 : Style dépouillé dans des ouvrages composés pour de petits ensembles et voix :
1917 : Renard
1918 :
Histoire du Soldat
1919 : piano ragtime music

1920-1952 : les oeuvres se caractérisent par des rythmes moins heurtés, sous les invocations des grands classique :
Pulcinella, Apollon Musagètes, Rake’s Progress, musique de chambre et pour orchestre.
1923 : Les Noces
1930 : Symphonie de Psaumes
1931 : Concerto en ré pour violon et orchestre
1937 : Jeu de cartes
1942 : Danses concertantes
1944 : Scènes de ballet
1951 : Messe

Stravinski était le fils d'une basse connue de l'Opéra impérial de Saint-Peterbourg, et étudia le droit avant de se consacrer uniquement à la musique. Il fut l'élève de Rimsky-Korsakov dont il apprit beaucoup, notamment dans le domaine de l'écriture orchestrale.
Son nom est lié à celui des Ballets russes, dirigés par Serge Diaghilev. Lors de leur deuxième tournée parisienne, ils inscrivirent à l'affiche une oeuvre d'un compositeur encore inconnu, Igor Stravinski. C'était l'Oiseau de feu, mélange d'un chatoiement oriental et d'une orchestration sensuelle qui enchanta le public parisien et rendit Stravinski immédiatement célèbre. Depuis, la magie particulière de l'Oiseau de feu n'a jamais manqué d'xciter l'imagination, tant au spectacle qu'au concert.
L'Oiseau de feu fut suivi de deux autres ballets classiques. En 1911, le compositeur délaissa la fantaisie orientale et se tourna vers la vie quotidienne russe dans Petrouchka, ballet rempli de l'agitation des fêtes populaires et de chansons folkloriques.
Sa collaboration avec le fondateur des Ballets russes l’emmène à s’installer à Paris où Le Sacre du printemps, sur une chorégraphie de Nijinski, est crée le 29 mai 1913. Avec ses harmonies puissantes et dissonantes et ses rythmes disloqués, cette oeuvre - son ballet le plus révolutionnaire, sous-titrés "Scènes de la Russie païenne" - choqua le public parisien qui attendait un autre Oiseau de feu.

Le Sacre, qui a toujours un grand impact dans les concerts, marque un tournant dans la carrière de Stravinski. Durant la Première Guerre mondiale, qu'il passa en Suisse, il abandonna la grande formation orchestrale du Sacre. L'oeuvre la plus typique de ces années est
L'Histoire du soldat. Ecrite pour récitant, un groupe d'instrumentistes et deux danseurs, elle raconte la légende d'un soldat qui paria son âme avec le Diable, et la perdit.
Après la guerre, Stravinski écrivit de nouveau de grands ballets, souvent sous la forme de parodies ou d'arrangements à partir de la musique d'autres compositeurs. Dans Pulcinella il s'inspira de la musique de Pergolèse, et dans Le Baiser de la fée de celle de Tchaïkovski qu'il admirait beaucoup. Dans ces oeuvres, généralement qualifiées de "néo-classiques", Stravinski tournait délibérément le dos aux innovations de ses contemporains, Schoenberg et Bartok. Il se réfugia dans un monde de clarté et de grâce, résumé par le ballet Apollon musagète, joué en 1928.
Stravinski avait toujours été attiré par l'Amérique et par le jazz (dès 1919, il avait écrit son "ragtime" pour onze instruments) et, en 1939, il s'installa à Hollywood. L'adoption de la nationalité américaine en 1945 marque la rupture avec son passé russe ; il ne se rendra qu'une fois dans son pays natal, pour fêter ses quatre-vingt ans, en 1962. Au début, Stravinski n'avait aucune sympathie pour le système dodécaphonique de Schoenberg qui accorde une importance égale à chacune des douze notes de l'échelle chromatique et les contrôle rigidement. Mais arrivé à soixante-dix ans, il commença à s'y intéresser. Ses dernières oeuvres, comme le ballet Agon, étaient presque toutes composées avec cette nouvelle technique. Malgré cette transformation, on entend toujours la voix authentique de Stravinski, caustique et précise, avec les mêmes rythmes disjoints et une écriture instrumentale sans défaillance.

L'esprit toujours en éveil de Stravinski cherchait sans cesse quelque chose de nouveau à dire et y parvenait presque toujours. Né en 1882, il vécut suffisamment pour écrire une élégie sur la mort du Président Kennedy (1969). Il composa un concerto pour le clarinettiste de jazz Woody Herman ainsi qu'une Circus Polka pour faire danser les éléphants (qui refusèrent de danser sur cette musique et lui préférèrent un menuet de Mozart) du cirque "Barnum and Bailey". Sa philosophie était celle d'un artisan : "Je compose parce que je suis fait pour cela, et que je ne pourrais rien faire d'autre."

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