Robert Pinget

(1919-1997)

à Genève, le 19 juillet

mort à Tours, le 25 août

Bibliographie Pinget

En 1930, il commence à jouer du violoncelle. Après des études de droit, il exerce la profession d'avocat pendant un an puis quitte Genève et s'inscrit aux Beaux- Arts à Paris où il est l'élève de Souverbie, influencé par Braque. Il voyage en Espagne, en Afrique du Nord, en Yougoslavie en 1948 où il travaille à la construction d'un chemin de fer comme "oudarnik". En 1950 il expose dans une galerie de Saint-Germain-des-Prés. Il s'entoure d'amis peintres et écrivains : Georges Perros, Matias. L'année suivante, il publie un recueil de nouvelles, Entre Fantoine et Agapa. Il se tourne définitivement vers l'écriture à partir de 1952 avec son premier roman : Mahu ou le matériau. Le Renard et la Boussole, récit enraciné dans un voyage en Israël (où il séjourne dans un kibboutz en 1949), et qui forme une parenthèse dans son oeuvre, est publié en 1953. Il séjourne à Londres à l'été 1955. Il entre en 1956 aux éditions de Minuit avec la publication Graal Flibuste. (cf. Voyage dans la Grande Garabagne de Michaux.)


La Calèche de Graal Flibuste (1956)

Baga (1958) et son équivalent théâtral, Architruc, en 1961, sotie burlesque, témoignent du retour vers la dérisoire royauté du moi, élue comme l'espace de son écriture, inaugurée dans Mahu. Il séjourne aux Etats Unis de novembre 1959 à mai 1960 dans le cadre d'une bourse d'écrivain en compagnie de Claude Ollier et d'Arrabal. Il fait la connaissance d'Edward Albee. Il collabore avec Samuel Beckett à la traduction en français de Tous ceux qui tombent (1960) et Cendres (1961). Beckett traduit sa pièce radiophonique La Manivelle (1960) sous le titre The Old Tune.
Il a obtenu le Prix des Critiques pour L'Inquisitoire (1962), le Prix Femina pour Quelqu'un (1965). Pinget prend la nationalité française en 1966, geste qu'il décrira comme un retour à de lointaines origines familiales, après l'obtention de la reconnaissance littéraire par les deux prix.
Les pièces de théâtre de Pinget sont jouées à la Comédie Française et à l'Odéon, servies entre autres par Henri Virlojeux (Lettre morte, mars 1960), Jean Martin (La Manivelle, janvier 1961), Olivier Hussenot (Architruc, septembre 1962 ; Abel et Bela, janvier 1971), Pierre Chabert (L'Hypothèse, dirigé par Beckett, 1965, 1966), Yves Gasc (Identité, novembre 1972, Paralchimie, janvier 1977), Jacques Seiler, Nadia Barentin (Autour de Mortin, mars 1979, Monsieur Songe, 1989), Jean-Paul Roussillon et Michel Aumont (Abel et Bela, La Manivelle, juillet 1987). L'acteur David Warrilow et le metteur en scène Joël Jouanneau, avec L'Hypothèse (1987) puis une adaptation scénique de L'Inquisitoire (1992) contribuent de manière décisive à établir sa notoriété auprès du grand public sur les scènes françaises et étrangères.

vers lien explicatif
Mandala, dessin préparatoire pour l'apocryphe (1980)

En 1987, Pinget est tête d'affiche - invité d'honneur - du Festival d'Avignon où sont jouées toutes ses pièces. Il est décoré de la Légion d'honneur (1982) et de l'Ordre National du Mérite (1989). En 1990, le Grand Prix National des Lettres lui est décerné pour l'ensemble de son oeuvre. Il meurt à Tours, quelques semaines après l'exposition et le colloque international qui lui furent consacrés.

Le site de Robert Pinget

 
retour