Lulu (19..)
de Wedekind (1864-1918) mise en scène Robert Wilson, 2011 |
|
Robert Wilson, qui a monté la plus brechtienne des pièces, L’Opéra de quat’sous, présente la plus wedekindienne des pièces, cette Lulu, où se sont déjà brillamment illustrés plusieurs grands metteurs en scène allemands, séduits par leur insolite Pandore. C’est dire combien nous devrions être curieux d’assister à cette vision, non de La Femme encore une fois, mais des attitudes, des comportements et des insuffisances de tous ces mâles épris d’elle. La femme, la fuite, la mort Un personnage mythique. Une troupe mythique, le Berliner Ensemble. Un metteur en scène hors norme : Robert Wilson. Et Angela Winkler, unique. Lulu est une femme à laquelle nul ne résiste. Elle a obsédé Wedekind qui a rêvé sa vie, l’a écrite et réécrite durant des années, la version originale Monstre Tragödie, que Robert Wilson resserre, pour la mettre en scène avec le Berliner Ensemble. Et Angela Winkler, somptueusement séduisante, bouleversante dans le parcours de cette femme innocente, réellement fatale, modèle posant pour un peintre avant de devoir fuir, se retrouvant à Paris demi-mondaine adulée, fuyant encore, se prostituant à Londres, victime de Jack l’éventreur. On peut compter sur son talent pour donner toute la fragilité de ce personnage mythique, son charme dévorant, son angoisse mortelle. On peut compter sur Robert Wilson pour faire jouer la magie des images, sur la route éclairée par des lustres et bordée de cyprès menant à Paris, ou dans les bas-fonds londoniens noirs comme la mort et peuplés de fantômes. Et puisque les comédiens du Berliner Ensemble savent chanter, il y a les chansons composées tout exprès par Lou Reed. |
|