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Franz Wedekind (1864-1918) né le 24 juillet 1864 à Hanovre décédé à Munich le 9 mars 1918 |
Lulu, Femme fatale, femme enfant, « bête sauvage et superbe », réceptacle des fantasmes masculins, Lulu annonce toutes les ingénues perverses destinées à peupler tant le roman que le cinéma du XXe siècle. Séduction et destruction vont de pair dans le diptyque (L'Esprit de la terre et La Boîte de Pandore) qui a pris le nom de son héroïne. Ici, Jeanne Moreau (Lulu), Hugues Quester (Alwa) et Roland Bertin (Schön) dans la mise en scène de Claude Régy au théâtre de l'Athénée, en 1976.
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Son père est médecin, sa mère actrice et chanteuse. Il fréquente les universités de Munich et de Zurich. Il a été le chef de file de l'expressionnisme allemand, influencé par Ibsen, Nietzsche, Hauptmann, Büchner et Strindberg. En 1908, il trouve un emploi dans le journal satirique munichois Simplicissimus. Dans l'Allemagne de son temps, Frank Wedekind a fait figure de provocateur, toujours prêt à violer les conventions esthétiques et morales de l'ère wilhelminienne. S'il fut en butte à la censure de son vivant, la consécration officielle lui est venue au lendemain de sa mort, sous la jeune République de Weimar, lorsque la génération expressionniste l'a adopté comme un précurseur. En France, Wedekind n'a longtemps été connu que par deux titres vedettes, L'Éveil du printemps et Lulu. Si le film de G. W. Pabst et l'opéra d'Alban Berg ont contribué à populariser cette dernière pièce, la récente traduction du Théâtre complet en 7 volumes, qui comprend 22 pièces achevées, révèle toutes les dimensions d'une œuvre inventive et pénétrante. On souscrira volontiers au jugement de Heinrich Mann, selon qui Wedekind ne fut pas seulement un poète bohème et un briseur de tabous, mais aussi un « pionnier en littérature de la carrure de Flaubert au seuil de l'époque moderne ». À cet hommage mérite d'être joint celui de Bertolt Brecht qui apparente Wedekind « aux grands éducateurs de la nouvelle Europe », aux côtés de Tolstoï et de Strindberg, étant bien entendu que « sa plus grande œuvre fut sa personnalité ». Mise en scène de Robert Wilson : Lulu (2011) |
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