NOVEMBRE 2009

Peinture

Musée d'Orsay "Ensor" cliquer ici et consort... du 20 octobre 2009 - 4 février 2010

Théâtre  
Dans Littoral, en décidant d’aller enterrer dans son pays natal son père qu’il n’a pas connu mais dont l’organisation des funérailles lui revient, Wilfrid part, sans le savoir, à la recherche du fondement même de son existence. Dans Incendies, c’est sur les traces d’un père qu’ils croyaient mort mais qu’ils découvrent vivant que Jeanne et Simon partent dans le pays de leur défunte mère, dont le douloureux passé se révèle par bribes, au fur et à mesure de leur voyage. C’est également en remontant le fil de ses origines, que Loup, jeune héroïne de Forêts, habitée d’un indescriptible mal de vivre, se confrontera au passé de ses ancêtres.
Trois odyssées qui nous entraînent là où les morts côtoient les vivants à la recherche de leur identité, là où les morts parlent à leurs descendants, sans crainte et sans honte. Inscrivant le récit dans la légende, c’est à travers un dialogue avec les dieux, avec les forces qui nous dépassent, que l’auteur et metteur en scène tisse le fil qui nous lie et nous relie aux promesses que nous avons tenues et trahies. Il établit ainsi une sorte de transmission. « Les plus belles histoires, répète-t-il, sont celles qui viennent des ténèbres pour surgir à la lumière du plateau, là où victimes, bourreaux et juges peuvent dire, sans manichéisme aucun, les conflits et les drames éternels de l’humanité. »
Avec cette saga, c’est la guerre, l’exil, la recherche d’identité, la quête du père, les frustrations dues à l’absence ou à la mort, les tourments de l’enfance écartelée, trahie, inconsolable, en un mot tout ce qui fait la douleur du monde et la recherche d’un apaisement, qui nous est ici présenté d’une façon brûlante et dévorante. Littoral, Incendies, Forêts : trois aventures qui, au rythme de l’écriture charnelle, généreuse, vigoureuse de leur auteur, nous entraînent dans les méandres de ces contes modernes qui s’incarnent avec une telle évidence dans les corps des acteurs que nous, spectateurs, sommes troublés au plus profond de notre être. Sans refuser les références aux drames contemporains que nous vivons au quotidien,
Wajdi Mouawad élargit sa vision et la nôtre, creusant le sillon de la mémoire. Celle qui se rappelle et celle qui imagine, pour savoir comment rester vivant au milieu du désastre. Éternelle question posée à l’art en général et au théâtre en particulier.

Samedi 28 novembre 2009 à 15h00
le groupe adultes (de Revel) sera
au Théâtre National de Toulouse
afin d'assister à la représentation de

Littoral, Incendies et Forêts
(en intégrale)
trois premières parties du quatuor
Le Sang des promesses
de Wajdi Mouawad

MOUVEMENT ARTISTIQUE

Pour terminer l'année nous vous proposons en page d'accueil du site, une présentation succincte des différents mouvements artistiques qui ont mû l'histoire des arts en Occident, au cours du XIXème siècle : le Romantisme, le Naturalisme et le Symbolisme.

LE REALISME

Le mouvement Réaliste dans l’art français a prospéré environ de 1840 à la fin du dix-neuvième siècle et a cherché à transmettre une vision véridique et objective de la vie contemporaine. Le réalisme a émergé à la suite de la Révolution de 1848 qui a renversé la monarchie de Louis-Philippe et s’est développé pendant la période du Deuxième Empire sous Napoléon III. Comme la société française a lutté pour la réforme démocratique, les Réalistes ont démocratisé l’art en représentant des sujets modernes tirés des vies quotidiennes de la classe ouvrière. En rejetant le classicisme idéalisé d’art scolaire et les thèmes exotiques du Romantisme, le Réalisme était basé sur l’observation directe du monde moderne. Conforme à la déclaration de Gustave Courbet en 1861 que "la peinture est un art essentiellement concret et peut se composer seulement de la représentation de choses réelles et existantes" les Réalistes ont retracé les détails de l’existence des gens humbles, suivant la même tendance que la littérature de naturalistes comme Émile Zola, Honoré de Balzac et Gustave Flaubert. L’élévation de la classe ouvrière dans les Beaux-arts et dans la littérature a coïncidé avec la philosophie socialiste de Pierre Proudhon et le Manifeste Communiste de Karl Marx, publié en 1848.

Courbet (1819-1877) s’est établi comme le principal partisan du Réalisme en défiant la primauté de peinture d’histoire, longtemps préférée à fonctionnaire Salons et des Beaux-Arts École, l’académie d’art sponsorisée de l’état. Les travaux de groundbreaking que Courbet exposé aux Salons de Paris de 1849 et de 1850 51 notamment un Enterrement à Ornans (Musée d’Orsay, Paris) et les Casseurs de pierres (détruit) - a décrit les gens ordinaires de la région natale de l’artiste sur l’échelle monumentale autrefois réservée pour les thèmes élevants de peinture d’histoire. À cette époque le choix de Courbet de sujet contemporain et ce qu’il moque de convention artistique ont été interprétés par certains comme une menace politique contestataire. Proudhon, en fait, lisent le Stonebreakers comme une "ironie dirigée contre notre civilisation industrialisée... qui est incapable de libérer l’homme des tâches les plus lourdes, les plus difficiles, les plus désagréables, le sort éternel des pauvres." Pour accomplir une représentation honnête et franche de vie rurale, Courbet a évité la technique scolaire idéalisée et a employé un style délibérément simple, inculqué dans les images populaires, qui ont semblé brutes à beaucoup de critiques du jour. Ses Jeunes Femmes du Village, exposé au Salon de 1852, violent des règles conventionnelles d’échelle et de perspective et défient des distinctions de classes traditionnelles en soulignant les connexions proches entre les jeunes femmes (les soeurs de l’artiste), qui représentent la classe moyenne rurale émergeant et le pauvre berger qui accepte leur charité.

Quand deux des travaux importants de Courbet (un Enterrement à Ornans et au Studio du Peintre) ont été rejetés par le jury de l’Exposition 1855 Universelle à Paris, il a retiré ses onze soumissions acceptées et a affiché ses peintures en privé dans son Pavillon du Réalisme, pas loin de l’exposition internationale officielle. Pour l’introduction au catalogue de ce spectacle indépendant, d’un homme, Courbet a écrit un manifeste Réaliste, en répercutant le ton des manifestes politiques de la période, dans lesquels il affirme son but comme un artiste "pour traduire la douane, les idées, l’apparence de mon époque selon ma propre estimation." Dans son autobiographique le Studio du Peintre (Musée d’Orsay, Paris), Courbet est entouré par les groupes de ses amis, patrons et même ses modèles, en documentant ses expériences artistiques et politiques depuis la Révolution de 1848.

Pendant la même période, Jean-François Millet (1814-1875) les scènes exécutées de vie rurale que monumentalisent les paysans au travail, tels que la Tonte de Moutons Sous un Arbre. Pendant qu’une grande portion de la population française émigrait des régions rurales aux villes industrialisées, Millet a quitté Paris en 1849 et s’est installé dans Barbizon, où il a vécu le reste de sa vie, près des sujets rustiques qu’il a peints au cours de sa carrière. Les Glaneurs (Musée d’Orsay, Paris), exposé au Salon de 1857, ont créé le scandale à cause de sa représentation honnête de la pauvreté rurale. Les postures de dispositions des glaneurs de Millet, aussi bien que sa lourde application de peinture, accentuent l’épreuve physique de leur tâche. Comme le portrait des Casseurs de pierres de Courbet, le choix de sujet de Millet a été considéré comme subversif politiquement, même si son style était plus conservateur que celui de Courbet. Millet dote ses sujets d'une présence sculpturale qui s'inspire de l’art de Michelangelo et de Nicolas Poussin, telle sa Femme avec un Râteau. Sa tendance de généraliser ses chiffres donne à beaucoup de ses travaux une qualité sentimentale qui les distingue des peintures non idéalisées de Courbet. Vincent van Gogh a admiré beaucoup Millet et fit des copies de ses compositions, en incluant Premiers Pas, d'après Millet.

Homologue de Millet, Honoré Daumier (1808-1879) a accentué les distinctions socio-économiques dans l’environnement urbain nouvellement modernisé dans un groupe de peintures exécutées en 1864 qui illustrent l’expérience du voyage moderne en train, dans les compartiments de première, deuxième et troisième classe. Dans la Voiture de Première classe (le Musée d’Art de Walters, Baltimore), il n’y a presque aucun contact physique ou psychologique parmi les quatre figures bien vêtues, alors que la Voiture de la Troisième classe est remplie d'une foule anonyme d’hommes de classe ouvrière et de femmes. Dans le premier plan, Daumier isole trois générations d’une famille apparemment orpheline, en transmettant l’épreuve de leur existence quotidienne par les poses lasses de la jeune mère et du garçon dormant. Bien qu'usant de moyens humbles, leurs postures, vêtements et traits du visage sont rendus dans autant de détail que ceux des voyageurs de première classe.

Comme lithographe, Daumier a produit des milliers de travaux graphiques pour les journaux tels que La Caricature et Le Charivari, en faisant la satire des fonctionnaires et des manières de la bourgeoisie. En 1832, Daumier a été emprisonné à cause d'une image de Louis-Philippe comme le Gargantua de Rabelais, placé sur une chaise... Daumier a parodié le roi de nouveau en 1834 avec sa caricature Passé, Présent, Avenir, dans lequel les expressions de plus en plus aigres sur les trois visages de Louis-Philippe suggèrent les échecs de son régime.

Dans la même année, Daumier publie Massacre de la RueTransnonain, le 15 avril 1834. Bien que Daumier ne soit pas témoin de l’événement décrit — la suppression violente d’une démonstration d’ouvriers — le travail est prodigue dans sa représentation menaçante de brutalité mortelle et gouvernementale ; Louis-Philippe a ordonné la destruction de tous les caractères circulants immédiatement après sa publication. À la suite de l’activisme politique de Courbet pendant la Commune de Paris de 1871, il a été aussi emprisonné. Incarcéré à Versailles pour une peine de prison de six mois suite à sa participation dans la destruction de la Colonne Vendôme, Courbet a observé les conditions dans lesquelles furent les enfants dans ses Jeunes Communards tirants dans la Prison, publiée dans le magazine L’Autographe.

Comme Millet, Rosa Bonheur (1822-1899) a préféré des images rurales et a développé un style idéalisant tiré de l’art du passé. Semblable dans l’échelle aux travaux de Courbet de la même période, la Foire aux Chevaux imposante de Bonheur, montrée au Salon de 1853, est le produit de dessins préparatoires et de l’étude scientifique et d’anatomie d’animal ; son style reflète aussi l’influence de peintres Romantiques comme Delacroix et Gericault et la sculpture équine classique du Parthénon.

Édouard Manet et les Impressionnistes étaient les héritiers immédiats du legs Réaliste, tel qu'ils ont embrassé aussi les images de la vie moderne. Avant les années 1870 et les années 1880, cependant, leur art n’a plus porté la charge politique de Réalisme.

voir tableau chronologique des mouvements artistiques

 

Théâtre-livre-documentaire  

jeudi 26 novembre 2009 - Catherine Vilpoux

« Ariane Mnouchkine, l’aventure du théâtre du soleil ». Documentaire diffusé sur Arte jeudi 26 novembre 2009 à 22H45.

Et bien oui, c’est comme ça à la Cartoucherie de Vincennes : on arrive, râlant contre les embouteillages ou le métro plein comme un œuf, c’est loin, on a froid, ou chaud, et puis quelle idée un spectacle qui dure 3 heures, ou même deux fois 3 heures avec un diner au milieu, alors qu’on a bossé toute la semaine et qu’on rêve de se poser comme un mollusque sur le canapé en bouffant des chips. Et puis à chaque fois c’est pareil : la magie opère. Qu’Ariane soit à la porte pour vous accueillir ou pas, dès qu’on a pénétré dans le bâtiment principal, les soucis, l’énervement, la fatigue glissent de nos épaules avec la veste que l’on retire. Nous sommes revenus chez nous. Comme des gosses émerveillés nous regardons les acteurs se parer dans leurs loges ouvertes pleines de tapis, de gris-gris, de coussins. Le spectacle nous fait rire, et pleurer et trembler. Et en repartant, dans la nuit venue, nous nous sentons pleins d’énergie, de combativité, d’amitié pour nos semblables. C’est cela le Théâtre du Soleil. Une utopie réalisée.

"Ariane Mnouchkine" dans la collection "Apprendre" des éditions Actes Sud.

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