Martin Crimp

(1956-

né à Dartford (dans le Kent, Angleterre), le 14 février

 

Martin Crimp fait des études à l’université de Cambridge et se fait remarquer en écrivant pour la radio. Il débute dans les années 80. Ses premières pièces, Living Remains (1982), Four Attempted Acts (1984), Definitely the Bahamas (1987), Dealing With Clair (1998), Play With Repeats (1989) sont produites par l’Orange Tree Theatre à Richmond, dans la banlieue londonienne, où il habite.
En 1991, il effectue une résidence à New York. En 1997, plusieurs créations voient le jour au Royal Court à Londres où il travaille comme associé : No one sees the video (1990), Getting Attention (1991), The Treatment (1993), Attempts on her life (1997) et The Country (2000).
La Ville (2007)
Amoureux de la littérature française, traducteur de pièces de
Genet, Molière et Ionesco, auteur de pièces radiophoniques (Three Attempted Acts obtient le Best Radio Plays en 1985), il est aussi l’auteur d’adaptations théâtrales (Franz Lehâr, Marivaux, Genet, Molière, Koltès, Ionesco). Il a obtenu le John Whiting Award for Drama en 1993.
Dans ses pièces, Crimp fustige la société moderne qui enfante des êtres en quête d’identité, tourmentés et solitaires, bien que confrontés à la nécessité de s’adapter. Il rivalise d’humour (anglais) et d’ironie à l’égard du désarroi de ces individus livrés à eux-mêmes ; il dépeint ces gens prisonniers du système de consommation sur un mode gommant toute trace émotionnelle. Une grande précision transparaît dans son écriture.
Cisaillée, fluide et musicale, elle transfigure les mots du quotidien en refusant toute convention narrative. Son théâtre, qualifié d’autotélique, est porteur d’un discours du théâtre sur lui-même.

Le traitement et Atteintes à sa vie sont construites sur une mise en abyme et font du théâtre le véritable sujet des pièces. Tantôt le personnage se raconte, tantôt il disparaît et d’autres lui redonnent vie en explorant différents volets de son existence.
« À la différence de
Pirandello qui propose des personnages en quête d’auteur, ma pièce parle d’un auteur à la recherche d’un personnage. » dira Martin Crimp.
La parole revêt dans ses pièces la forme du dialogue. Souvent performative, cette parole est parfois déclinée en exercices de style au cours desquels un personnage évolue dans différentes situations.

Martin Crimp est un auteur à plusieurs facettes. Lorsqu’il écrit pour la radio, c’est dans un registre plus léger. Il expliqua que Probablement les Bahamas marquait une rupture avec ses toutes premières œuvres. Dans cette pièce radiophonique écrite en 1987, il dénonce, sans dogmatisme, une société hypocrite dévorée par le racisme, le conformisme et le mythe de l’insécurité ressenti par la petite bourgeoisie.

Martin Crimp qui s’inscrit dans la lignée d’Harold Pinter et de sa « comédie de menace » appartient à la nouvelle génération des dramaturges de la dérision. Auteur majeur de la scène anglaise, il a construit une œuvre théâtrale mainte fois traduite et ses pièces sont régulièrement jouées dans de nombreux pays d’Europe.

Avec Sarah Kane, Martin Crimp est l’un des dramaturges britanniques contemporains les plus joués en Europe. Mêlant en virtuose cruauté et humour, son écriture a très tôt été reconnue comme une déflagration littéraire.


Face au mur, mise en scène Hubert Colas

Martin Crimp, poète de l'aliénation de l'identité, une des voix les plus intéressantes de la scène britannique actuelle, poursuit sa recherche sur l'impossibilité sociale d'une communication authentique. Ses oeuvres sont autant d'attaques frontales portées contre l'hypocrisie de la "société du bien-être" qui, pour sa sécurité économique ou sa seule apparence, est prête à utiliser n'importe quel moyen.

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