Alexandre Nikolaïevitch Ostrovski

(1823-1886)

31 mars, à Moscou

2 juin, à Chtchelikovo (aujourd'hui oblast de Kostroma)

 

Il naît à Moscou, dans le quartier des riches marchands où se situent la plupart de ses comédies, Fils et petit-fils de prêtres orthodoxes, son père rompt le premier avec la tradition en entrant dans l'administration civile. A l'âge de dix-sept ans Ostrovski commence ses études de droit à l'université de Moscou. A partir de 1843, il occupe un poste au Tribunal de Conscience — sorte de Justice de Paix — puis à la Chancellerie du Tribunal de Commerce.

Bref, sa jeunesse fut un merveilleux poste d'observation. Et quand, le 24 novembre 1849, il lut l'une de ses premières pièces Entre soi on s'arrange toujours devant un parterre de connaisseurs où figurait Gogol, ce fut une bombe. D'une part, parce que son talent éclatait et, d'autre part, parce que le sujet de la pièce ­ la chronique d'une faillite frauduleuse ­ lui valut d'être brocardé par le milieu des marchands qui l'avait biberonné, et mis à l'index par la censure de Nicolas Ier. Ostrovski dut d'ailleurs abandonner son emploi, il se rua sur l'écriture. Le succès de l'Orage, en 1859, devait asseoir sa gloire. A la fin de sa vie, Ostrovski fut honoré par les marchands qu'il avait si souvent malmenés, on le nomma directeur artistique des théâtres impériaux de Russie et il fut élu président à vie de la société des auteurs et compositeurs dramatiques qu'il avait largement contribué à fonder.

Un « poète national, résume Meyerhold, qui a su créer à partir de sources authentiquement russes ». Non seulement Ostrovski mit sur les scènes un monde qui n'y figurait pas, mais il le fit avec une langue puisant dans les parlers populaires qui n'étaient guère en cours sur les scènes russes. Ce qui rend retorse sa traduction. Le texte français de Coeur ardent commandé par Bernard Sobel à Bernard Pautrat tente, non sans audace ni réussite, de faire front.


La Forêt d'Ostrovki, mis en scène par Meyerhold

retour