JUILLET 2011
« C'est à force d'observations, de réflexion, que l'on trouve. »
Monet
Théâtre |
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Patrice Chéreau est fidèle aux auteurs qu'il aime. Après avoir, cet hiver, mis en scène Rêve d'automne, il a eu envie de prolonger sa rencontre avec Jon Fosse en faisant entendre sa dernière pièce Je suis le vent. Cette fidélité se double d'une volonté de renouveler les formes d'une proposition à l'autre. Car ce que souhaite Patrice Chéreau, « c'est qu'il n'ait pas trop de ressemblance entre [ses] spectacles ». C'est ainsi qu'il a choisi de créer ce nouveau texte en anglais, avec des acteurs britanniques, proposant une écoute différente de la langue de Jon Fosse, langue dont l'auteur précise régulièrement qu'elle est rythme plus que sens. Dans les textes du dramaturge norvégien, les mots sont rares : ce qui est dit est moins important que ce qui n'est pas dit. Ces mots essentiels, qui nous parlent avec économie de la vie et de la mort, sont portés par des personnages quasiment dénués de psychologie. Ce qui importe chez Jon Fosse, ce sont les relations entre les personnages et non les personnages eux-mêmes puisque « ce n'est pas notre identité, mais nos relations qui mènent nos vies ». Dans Je suis le vent, ils sont deux, sans nom, sans biographie. L'Un et l'Autre, deux êtres sur un bateau au milieu de la mer, ici magnifiquement figurée par la scénographie de Richard Peduzzi. Ils parlent peu, bégaient, s'essoufflent. Ils s'interrogent, mais toujours brièvement : « Plus on parle, plus ce dont on parle disparaît. » Ils agissent peu, même si les actions sont suggérées. Ils évoluent dans un présent dont on perçoit qu'il est traversé par le passé, mais aussi par le futur. Ils créent de l'émotion en « faisant violence à la langue » ; ils ne cherchent ni à expliquer ni à convaincre. Au plus près de cette écriture rare, qui se tisse de silences soutenus et de répétitions incantatoires, Patrice Chéreau, ici avec la collaboration de Thierry Thieû Niang, tire le meilleur des voix mais aussi des corps de ses acteurs pour exprimer « l'indicible poésie qui est celle du théâtre même ». |
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MALDITO SEA EL HOMBRE
Après la douleur vient la méfiance. Après La Maison de la force vient Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme : un projet d'alphabétisation, comme une conséquence de la catastrophe. Pour Angélica Liddell, « anarchiste paradoxale », « sociopathe sous contrôle », comme elle se définit elle-même, il n'est point de salut en société : la scène devient l'espace où elle « rompt le pacte social », où des solitaires se rejoignent pour former une bande unie par une même haine, une même méfiance. La méfiance, à son tour, engendre la nécessité de « renommer le monde ». |
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PETIT PROJET DE LA MATIERE Depuis janvier 2011, Anne-Karine Lescop travaille avec seize élèves de l'école élémentaire Monclar d'Avignon, dans le but de leur transmettre l'expérience de Projet de la matière d'Odile Duboc. Un geste artistique dont les enfants s'empareront pour trouver leur propre cheminement comme leur propre partition.
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