MARS 2013

« L’homme devient artiste au moment où il parvient à donner raison à tous ses héros.
Car tu représentes la vie uniquement lorsque tu amènes tout à l’équilibre, lorsque tu donnes raison à tous. »
Constantin Noica
Théâtre

IVANOV
d'Anton Tchekhov

mise en scène d'Armel Roussel

 


FIN DE PARTIE
de Samuel Beckett

C'est cette pièce, qui n'a pas pris une ride depuis sa rédaction en 1956, construite comme une sorte de composition musicale, presque mathématique, qui met en scène des personnages capables de "blaguer" sur les choses les plus graves et de prendre au sérieux les plus grandes banalités de l'existence humaine, que Bernard Levy a voulu faire entendre dans une grande fidélité qui n'exclut pas un regard personnel.
Car le théâtre beckettien se construit à travers une masse de didascalies impératives qui ne doit jamais empêcher la liberté d'interprétation, sous peine d'embaumement, en le gardant vivant et jubilatoire. Parce qu'on est ici face à un théâtre qui se moque de lui-même pour ne pas mourir de fatuité, un théâtre qui ne refuse pas les références aux grands ancêtres,
William Shakespeare ou Dante Alighieri, un théâtre qui est traversé de références bibliques mais sans que cela éloigne le spectateur puisqu'il n'est pas invité à comprendre intellectuellement cequi est dit mais à se laisser entraîner dans un univers où tout est possible. Ce théâtre qui ne veut pas signifier, qui ne veut pas souligner le sens mais questionner la réalité du temps qui passe inexorablement, nous touche parce qu'il est d'une profonde humanité. Avec Samuel Beckett, l'angoisse existentielle devient l'objet d'un jeu qui s'inscrit dans ue sorte de glissement permanent entre comique et tragique, l'auteur désirant "brouiller" systématiquement nos perceptions, nos certitudes, nos interprétations. Jean-François Perrier

MC93 de Bobigny

   

Cirque Romanes

 


 
Théâtre    

LA FEMME GAUCHERE
d'après le roman de Peter Handke

Il s'agit d'une histoire de couple mais c'est avant tout l'histoire d'une métamorphose, celle de Marianne, personnage central. Cette métamorphose, tout au long de la pièce, agit sur chacun des personnages, le père, l'enfant, le mari, l'ami... Tous ces êtres se retrouvent bouleversés et changés à leur tour. Tout comme une partie de billard, on assiste à l'onde de choc que produit le coup porté par la queue sur chaque bille qui est entraînée sur une trajectoire et un but qu'elle ne pouvait imaginer.

La Femme gauchère raconte la solitude nouvelle connue par beaucoup de femmes à la suite de la libération sexuelle des années 70, mais aussi de l'émancipation, de l'augmentation du nombre des divorces... J'ai voulu faire un récit sur une femme qui, un beau jour, dit à son mari : "Quitte-moi." À partir de là, j'ai suivi son expédition dans l'inconnu. Il y a un déchirement tragique entre l'homme et la femme. Ce déchirement est universel. Sous le ciel, je vois la femme, mais elle reste solitaire en dépit de tous ses efforts, solitaire et perdue. Ma pente serait d'être saisi par la compassion plus que par l'amour quand je regarde les femmes. Mais la femme n'a que faire de mon amour comme compassion. Peter Handke, propos recueillis par Alexandre Lacroix, Philosophie magazine, juillet 2011.

Peter Handke est sans doute le plus grand écrivain de langue allemande de sa génération. En tant que dramaturge il a, de pièce en pièce, interrogé et renouvelé en permanence la question de son rapport à la scène et à la représentation, inventant systématiquement de nouvelles formes dramatiques au service d'une langue et d'une poétique incomparables. C'est la puissance du regard des grands dramaturges, qui par leur capacité d'observation du monde au présent, continue d'alimenter mon désir au théâtre.

Christophe Perton / Théâtre National de Nice

 

LA COMPAGNIE DES SPECTRES
d'après le roman de Lydie Salvayre

Deux femmes, la mère et la fille, vivent recluses dans un petit appartement. L'huissier de justice, chargé de procéder à l'inventaire de leurs biens avant saisie, va devenir l'interlocuteur, bien malgré lui, de ces femmes hantées par les spectres de l'Histoire.

Zabou Breitman transpose avec La Compagnie des spectres un succès littéraire de la psychiatre et écrivain Lydie Salvayre. Le texte d'une violence théâtrale inouïe est mis en scène par l'actrice aux multiples talents qui y interprète tous les personnages. Parfois triste parfois caustique, cette série de soliloques sur la France collaborationniste oscille de l'effroi au rire. Balançant entre tragique et comique toujours fin et acéré, face à l'éternel présent du malheur, une pièce sur l'héritage, la mémoire et l'oubli, la peur et l'espérance. Culture.fr

La Compagnie des spectres évoque la question des habitus et la construction de l'intime par le politique, avec finesse et virtuosité. Une délicatesse qui n'empêche pas l'humour, grâce à la prestation fascinante de Zabou Breitman, à la fois metteur en scène et actrice multiple endossant ici tous les rôles : la jeune fille, sa mère et sa grand-mère ainsi que l'élément perturbateur : l'huissier... Zabou Breitman offre ici une prestation d'actrice émérite, variant les humeurs et les teintes avec agilité, disparaissant au profit de son personnage. Sa robe intemporelle et le jeu de lumière lui offrent des métamorphoses qui s'enchaînent avec naturel, et on croit presque, le temps d'une danse, être en présence de ces fameux spectres qui nous regardent. Marion Oddon.

Cette pièce est servie par un texte hallucinant par sa complexité, ses ruptures. [...] Il est des enfers dont on ne sort pas indemne. Et c'est accompagnées de ces spectres que des vies entières ont tenté de retrouver un sens. Zabou Breitman nous délivre une fois de plus un jeu époustouflant au travers de ces tranches de vies brisées. Ce spectacle est un pur enchantement ! Laurent Schteiner.

Zabou Breitman / Théâtre National de Nice

     

Danse

Film Les Maîtres fou


   
Sketch Bansky

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