Le Théâtre de l'Hyménée présente « RICTUS » d’après les poèmes de Jehan-Rictus (1867-1934)
extraits des
Soliloques du pauvre

 

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jeu, Antoine Chapelot, mise en scène, Michaël Therrat, scénographie, Pierre Heydorff
création lumière, Ronan Fablet
, création musique, Jean-Kristoff Camps
construction décor, Quentin Charrois, construction mannequin, Virginie Rueff
affiche, Valérie Tonnellier

Notes de mise en scène
Oratorio pour un argot lyrique (20 février 2009)
Résidence de gueux pour Rictus (20 mai 2009)
2ème période, 2ème époque : sous le signe du double (17 novembre 2009)
Godot déraille, Rictus dérouille (28 novembre 2009)

L’auteur

Jehan-Rictus – pseudonyme de Gabriel Randon – issu de la Commune de Paris, vécu à quatorze ans la bohême de Montmartre : la misère et le vagabondage. Marqué par le souvenir des Communeux, de leur courage et de leur désespoir, Gabriel Randon, à l’image d’un pauvre loqueteux, dans un Paris en reconstruction, mendie, faisant l’expérience de ce qu’il couchera plus tard sur le papier.
Le réalisme s’est imposé dans la littérature avec
Zola qui peint la vie des petites gens à travers la fresque des Rougon-Macquart. Courbet s’est donné une mission similaire, dans ses peintures, de décrire par le détail, l’existence de ceux qui triment pour ramener à peine de quoi subsister.
François Villon a écrit un jour Je ris en pleurs. Rictus, c’est le rire de la douleur, la grimace d’un homme qui souffre, une amertume qui a l’air de rire, un rire crispé. Et « Jehan » fut pour Gabriel Randon un hommage à la poésie du Moyen Age, à Villon justement, dont le style s’inspire ; ainsi est né Jehan-Rictus. Il devient auteur, acteur, s’enregistre lui-même dans les années 1920, jusqu’à à la fin de sa vie. Entre le cabaret du Chat Noir et celui des Quat’z’arts, il lit, déclame, raconte, et s’extrait de la misère.

 

Les Soliloques du pauvre : la force d’un texte

 « Faire enfin dire quelque chose à quelqu’un qui serait le Pauvre, ce bon Pauvre dont tout le monde parle et qui se tait toujours. Voilà ce que j’ai tenté. » écrit son auteur, en exergue du recueil Les Soliloques du pauvre.
Pourquoi dire autant, si ce n’est pour se faire entendre ? Pourquoi dire autant si ce n’est pour dénoncer l’indifférence de ceux/celles qui ne veulent pas entendre ? Pourquoi dire/écrire autant, si ce n’est pour attribuer à l’écriture la vertu du témoignage qui vaut bien, ici, l’affirmation d’une reconnaissance de soi. Montrer aussi que toute vie vaut la peine d’être vécu parce qu’on le vaut bien… Mais que vaut-on en vérité ?

Aujourd’hui encore, en 2009 – bientôt 2011, déjà 140 ans depuis la Commune –,  ses rimes, son respect, son humour, sa rage, sa lucidité, font écho. Un « phrasé expressif » caractérise son écriture, l’argot est emprunt de lyrisme. Son écriture est la pierre d’achoppement – son alambic – qui résilie sa condition, tel l’alchimiste transformant le plomb en or.
En substance, il témoigne qu’une société qui ne sait ni regarder, ni écouter et comprendre ses laissés-pour-compte, est une société inapte.

 

Le Théâtre de l’Hyménée : vers un théâtre d’actualité

Le Théâtre de l'Hyménée met en scène ces paroles vivantes, d’une actualité plus que jamais incontournable.

Un montage à partir du recueil Les Soliloques du pauvre, convoqué par un seul comédien, sera mis en valeur par un éclairage approprié et une bande sonore originale.
Mettre en scène un « gueux », sa réalité dure et froide, son imaginaire et ses fantasmes, sa vision du monde et de la société c’est se confronter à un véritable personnage mythique. Eternel, il prend les traits de l’époque qui le génère, suivant l’endroit qui le reçoit : partout et de tout temps, une espèce de spectre venant hanter notre confort. La parole de
Jehan-Rictus touche et parle.

Nous travaillons à un spectacle accessible dès le collège, avec l’ambition de susciter des images fortes autant à travers le texte lui-même que par le biais des apports techniques et scéniques.

Antoine Chapelot & Michaël Therrat

                        Et pis contemplons les artistes
                        Peint’s, poet’s ou écrivains,
                        Car ceuss qui font des sujets tristes
                        Nag’nt dans la gloire et les bons vins !

                        Pour euss, les Pauvr’s, c’est eun’ bath chose,
                        Un filon, eun’ mine à boulots ;
                        Ça s’met en dram’s, en vers, en prose,
                        Et ça fait faire ed’ chouette’s tableaux !

                        Oui, j’ai r’marqué, mais j’ai p’t’êt’ tort,
                        Qu’les ceuss qui s’font nos interprètes
                        En geignant su’ not’ triste sort
                        Se r’tir’nt tous après fortune faite !

                        Ainsi, t’nez, en littérature
                        Nous avons not’ Victor Hugo
                        Qui a tiré des mendigots
                        D’quoi caser sa progéniture !

Jehan-Rictus, « L’hiver » in Les Soliloques du pauvre, 1897

avec les soutiens
du Conseil Régional de la Région Languedoc-Roussillon, du Conseil Général de l’Aude
de la Communauté de Communes de la Région Lézignanaise, de l’Espace Culturel de Ferrals-les-Corbières, de la Communauté de Communes du Piémont d'Alaric, du Chai de Capendu
de l'Amicale Laïque Culturelle Douzenoise, de la Scène des 3 ponts de Castelnaudary, de la Communauté d'Agglomération du Grand Narbonne, du Théâtre-Scène Nationale de Narbonne
de La Cigalière de Sérignan, des Municipalités de Douzens & de Lagrasse, et de la Compagnie des Babas au Rhum
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Communauté de Communes de la Région Lézignanaise - Espace Culturel de Ferrals-les-Corbières
Communauté de Communes du Piémont d'Alaric
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Cliquer : Scènes des 3 Ponts à Castelnaudary
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Communauté d'Agglomération du Grand Narbonne
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Amicale Laïque Culturelle Douzenoise
Maire de Douzens
Mairie de Lagrasse
 
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