MARS 2011
« Je pense que la création est liée à la folie. J’ai l’impression d’être quelqu’un qui est sur la corde.
Je me sens très proche des anormaux, du monde des idiots, du monde des hordes, de ces personnes-là.
Physiquement, sensitivement, sensoriellement, au niveau de la sensibilité.
Il y a le monde de la raison, du pouvoir, que je ne nie pas, auquel j’appartiens un peu aussi,
mais mon travail, il est vraiment d’être au milieu et d’être poreuse aux deux choses. »
Isabelle Esposito
Théâtre |
présente A LA MEMOIRE D'ANNA POLITKOVSKAÏA de Lars Norén mise en espace Michaël Therrat
samedi 12 mars jeudi 24 mars vendredi 25 mars
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Dans un pays sans nom qui serait situé à la fois en marge de l’Europe et en son cœur même, une guerre vient de se terminer. Le désordre, le chaos, la terreur règnent. Les règles morales, éthiques se sont effondrées. Des enfants abandonnés traînent dans les rues, se prostituent ; ils n’ont plus aucun repère. Comme eux, victimes de ces temps de terreurs, leurs parents ne savent plus que faire, sinon le pire. Tous se sentent abandonnés, perdus dans un monde sans espoir ni futur où, pour survivre, il ne faut pas avoir peur d’abuser de son semblable… |
Parfois, j'ai envie de rencontrer le plus large public possible. J'ai envie de faire souffler l'esprit de fantaisie que doit recéler tout théâtre sur la multitude de nos spectateurs adorés, mais en les plongeant à coeur joie dans leurs perplexités et leurs passions, en « les harponnant à l'hameçon de l'amour » comme dit Shakespeare. Qui mieux que Shakespeare a su réunir ces extrêmes : un théâtre profond, novateur, perturbateur, mais pour tous les âges, toutes les classes, tout le monde. Et qui se joue dans les doigts d’une liberté qui autorise les plus belles folies. Par les temps qui courent, c’est rare. Après le vif plaisir du Songe, nous récidivons donc, dans le même esprit, débridé et drôle, jouissif et délicat. À ceci près que Le Songe est une pièce d'abord érotique, ce que n'est pas La Nuit, qui est d'abord une comédie des amours. Une comédie de la mélancolie. Ce qui ne l'empêchera pas d'être loufoque, explosive, musicale, joyeuse, hilarante, et, donc, étrangement, mais profondément, mélancolique. Jean-Michel Rabeux / MC 93 |
Théâtre | ||
Le général Othello passant outre son fidèle serviteur Iago, nomme Cassio son nouveau lieutenant malgré son manque d'expérience. Iago décide de détyruire Othello. Il va semer le doute au sein de son mariage récent avec Desdemone et l'entraîner dans le tourbillon auto destructeur de la jalousie. Thomas Ostermeier / Les Gémeaux - Scène nationale |
de Tarjei Vesaas / Claude Régy "Si l'on admet qu'une surestimation de la raison, propre à notre temps et à nos régions, conduit finalement à un aménuisement de l'être, alors il faut chercher ailleurs, aux confins finalement du non-conscient, une connaissance d'un autre ordre qui ouvrira notre conscience à une autre dimension de l'être. S'inventera, peut-être, une luminosité qui n'exclue pas l'ombre. au Théâtre Garonne à Toulouse |
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Livre Le Requiem de Terezin |
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Théâtre | L'HOMME JASMIN |
C'est quoi être folle ? À quel moment franchit-on la limite qui fait que l'on se réveille à Sainte Anne ? Dans une actualité où de nouvelles lois davantage sécuritaires que sécurisantes se profilent en rapport avec la psychiatrie L’homme Jasmin arrive à point nommé. Son auteur Unica Zürn écrit le récit d’une vie, les aller et venues entre le pays des fous et la société dite normale. Elle dit magnifiquement les débordements, rit elle-même des actes de folie qu’elle commet, la frayeur qu’elle inspire, la compassion aussi. On entre dans son labyrinthe, chacun reconnaissant sa frontière intime et trouvant son propre chemin. En 1952 elle a divorcé, la garde des enfants lui a été retirée, elle part à Paris et rencontre Hans Bellmer. Elle dessine, des motifs dans lesquels on retrouve obsessionnellement des pattes d’oiseaux, dessins proches de l’art brut, ce qui explique que les quelques expositions que l’on puisse voir sont dans les musées ou chez les collectionneurs d’art brut. Hans Bellmer l’initie aux anagrammes, elle trouve le jeu passionnant et elle développe tout une écriture en jouant avec ce principe. Des phrases d’une grande beauté. Elle est proche de Michaux qui la visitera souvent pendant ses périodes d’internement. L’homme Jasmin est à la fois une aventure littéraire et humaine. |
Magali Montoya actrice et metteur en scène est littéralement tombée amoureuse du texte offert par une amie, Elle réunit cinq actrices, cinq femmes de 30 à 80 ans pour lui donner corps et surtout voix. La plus âgée, Ulla Baugué est assise au milieu du plateau d’un blanc immaculé. Elle est pôle magnétique autour duquel gravite les trajectoires des quatre autres. Le plateau blanc, un cadre rempli de sel , comme la page d’écriture, de dessin, blanc comme les espaces laissés entre les mots, la mémoire qui s’envole. Il se couvre peu à peu des traces des pas, des écritures faites au bâton par les actrices. Traces vaines et éphémères comme le sont les miettes de pain du Petit Poucet, elles s’effacent se brouillent au fur et à mesure de leur apparition. |
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