OCTOBRE 2010
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois.
Et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons.
Je me suis fait
très mal voir de la foule, en leur donnant quelques sols. Et j'ai entendu de
jolis mots à la Prudhomme.
Cette haine-là tient à quelque chose de très
profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.
C'est la
haine qu'on porte au Bédouin, à l'Hérétique, au Philosophe, au Solitaire, au Poète.
Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère.
Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
Gustave Flaubert, lettre à Georges Sand
Bérenger, se levant - Eh bien, moi, je ne veux pas accepter la situation. Extrait issu de l'acte III dans Rhinocéros de Ionesco. |
Êh dites, oh : fidélité et engagement L'équipe de Fi Théâtre est heureuse de la saison qui s'annonce : concernant la Formation, les ateliers de la compagnie ne désemplissent pas et réjouissent celles et ceux qui y participent (atelier enfants). Au sujet de la Création, deux productions verront le jour dès janvier-février 2011 avec Histoires maigres d'après les textes de deux auteurs écossais James Kelman & Alasdair Gray, encore jamais joués en France (en partenariat avec les éditions Passage du Nord/Ouest, à Albi), adaptés, mis en scène et interprétés par Frédéric Aubry ; et en mars 2011, A la mémoire d'Anna Politkovskaïa de Lars Norén, (l'Arche éditeur) mise en espace d'une lecture, proposée par Michaël Therrat avec Cécile Jaquemet, Claude Sanchez, Frédéric Aubry, Kaf Malère & Gilles Thibaud. De nouveaux partenariats sont amorcés avec la Maison d'acteurs à Carcassonne, le Théâtre du Pont Neuf, le Centre d'Initiatives Artistiques du Mirail à Toulouse, le Théâtre Antonin Artaud & la Compagnie Ivan Morane à Gaillac, et d'autres, renforcés, comme avec la municipalité de Revel, le lycée d'enseignement professionnel Jean Durand de Castelnaudary & le Grand Roque-Compagnie théâtre. Une retrouvaille : Le Café du Burgaud au Burgaud, où nous avions déjà joués en 1996, en partenariat avec FRIC nos premiers spectacles ! D'autres projets sont en cours, nous en reparlerons ultérieurement... Belle saison à tous, ne craignez rien et résistez à la morosité ! |
SORTIES AUX THEATRES Un groupe d'amateurs - au sens noble - de personnes aimantes, peut se constituer afin d'aller dans différents théâtres. Cela permet de bénéficier de tarifs avantageux, et de voir de très "beaux" spectacles pour des places allant de 11 à 14 euros environ. |
Nous vous proposons, en priorité, pour cette saison 2010-2011, Eugène Onéguine à l'Opéra Bastille / Paris, La Tempête de Shakespeare mise en scène par Lavaudant et Amphitryon de Kleist mis en scène par Sobel à la MC93 / Bobigny. Notre Terreur, au Théâtre Garonne / Toulouse. Boris Godounov mis en scène par Declan Donnellan au Théâtre des Gémeaux / Sceaux, Scène Nationale, Rictus par le Théâtre de l'Hyménée au Théâtre Jean-Alary / Carcassonne & au Théâtre-Scène Nationale / Narbonne. Le Développement de la civilisation à venir d'après Maison de poupée d'Ibsen mise en scène de Daniel Véronèse, au Théâtre Garonne. La Tempête mise en scène par Declan Donnellan & Othello de Shakespeare mise en scène par Thomas Ostermeier au Théâtre des Gémeaux / Sceaux, Scène Nationale. Vater dans le cadre du Festival Standard Idéal ainsi que Wozzeck de Büchner / Berg à la MC93 / Bobigny. Akhmatova à l'Opéra Bastille. A Toulouse Brume de Dieu, mise en scène par Claude Régy au Théâtre Garonne. |
Radio | Un metteur en scène à entendre : Bob Wilson sur France Inter dans l'émission de Laure Adler Studio Théâtre,,tous les samedis de 0h05 à 1h00. |
Ecouter aussi : les mercredis du théâtre sur France Culture, de 15h00 à 16h00. |
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Le cirque des retraites |
Théâtre | LA TEMPÊTE et LE SONGE D'UNE NUIT D'ETE |
Vers 1595, dans la forêt du Songe, Démétrius et Lysandre jurent en toute sincérité un amour éternel et exclusif à Hermia, puis à Héléna... À l’origine de cet incroyable quiproquo amoureux, une cause surnaturelle : la mésentente entre Obéron et Titania, Roi et Reine des Fées. À l’issue d’une folle nuit, trois noces seront conclues, et le théâtre sera de la fête, avec en guise de cadeau nuptial un numéro d’une médiocrité comique insurpassable : le spectacle le plus amateur de tous les temps ! - Vers 1611, sur l’île déserte de La Tempête, Shakespeare invente à nouveau un maître disposant de pouvoirs surhumains. Mais aux labyrinthes lunaires du Songe, où errent Obéron et Puck le lutin, le poète substitue un espace illusoire qu’Ariel et Prospero, son maître, maintiennent en perpétuelle transformation. Ici, il ne s’agit plus des seuls jeux de l’amour et du hasard. Tout est d’emblée méticuleusement mis en scène par Prospero le mage. Et le plus mystérieux présent de noces qu’il offre à sa fille Miranda est encore une féerie - que Georges Lavaudant a remplacée par une version allégée du Songe, produisant un effet d’une vertigineuse et étrange évidence : deux merveilles, qui parlent de merveilles, circulent l’une dans l’autre en se tendant mutuellement leur miroir... |
Théâtre | ||
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NOTRE TERREUR Mise en scène : Sylvain Creuzevault
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Au mois de mai 1968, André Benedetto : « Quand l’imagination prend le pouvoir, les pouvoirs traditionnels de l’imagination s’étiolent. […] Il n’existe pas de pièce, de spectacle qui puisse répondre au désir des hommes neuf qui sont en train de naître, de renaître et de se retrouver. Car enfin quel jeu, quel drame, pourrait produire sur un public l’exaltation qu’il ressent à écouter ne serait-ce que les communiqués qui lui apprennent d’heure en heure les progrès et l’ampleur du mouvement populaire actuel ? Quelle épopée peut-elle mieux que celle qu’il vit en ce moment le secouer de fond en comble ? Et quel affrontement fictif égalera jamais celui dans lequel il est impliqué totalement depuis plusieurs jours ? Et si l’on voulait ne s’en tenir qu’à un théâtre d’analyse, qu’à un théâtre politique très rationnel et très logique, quel dramaturge en ce moment serait capable d’expliquer mieux et plus clairement que l’action et la lutte elles-mêmes le sens de cette action et de cette lutte. Quelle œuvre enfin tiendrait debout et serait reçue en tant qu’œuvre par un public sensibilisé à l’extrême, sans être trahie à chaque instant et détournée de ses voies quand la moindre réplique, la plus banale, peut soudain éclater dans une salle avec des résonances imprévues ? André Benedetto, « Bulletin de la nouvelle compagnie d’Avignon », 20 mai (1968), |
Peinture | Compagnie MMCC |
Rythme |
Musique-chant |
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