L'équipe de Fi Théâtre
vous souhaite une bonne saison !
SEPTEMBRE 2012
« Nous avons la possibilité de créer aujourd'hui. Je ne présente pas des oeuvres du passé mais je sais qu'elles existent, qu'elles peuvent servir de matériau à notre travail présent. [...]. » John Cage
Poésie
Théâtre-reprise
Bohémiens en Voyage
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.
Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.
«Depuis que nous avons abordé en 1993 notre premier travail surLe Roi se meurt nous n’avons jamais cessé de nous interroger sur l’oeuvre de cet immense dramaturge. Et pourtant nous avons mis un an avant de prendre la décision de monter la pièce. De nombreuses lectures en tête à tête. L’oeuvre attirait Michel (Bouquet) et il la craignait tant le personnage de Béranger 1er lui semblait proche et pourtant inatteignable dans son mystère.
Chaque fois que nous l’avons reprise, et c’est aujourd’hui la quatrième, nous avons toujours ressenti la nécessité de repasser par l’innocence et la découverte. C’est comme si nous avions tous les deux besoin de revenir physiquement à cette réflexion métaphysique de la vie et de la mort et du rituel par lequel le personnage doit passer et comme chacun de nous devra le faire. C’est avec une certaine « souffrance heureuse » que nous constations combien Béranger 1er s’amusait de nous en nous faisant croire que nous avions enfin pénétré dans le royaume de l’impénétrable.
Facétie de Ionesco dont nous ne pourrons jamais effacer de nos mémoires le sourire si généreux avec lequel il nous accueillait à chacune de nos visites. Il est parti en nous laissant aussi démunis mais pleins d’une éternelle reconnaissance. Et nous nous remettons aujourd’hui sur le métier à nouveau remplis d’un fol espoir. » Georges Werler
« Nous nous sommes emprisonnés dans une pensée qui ne consiste qu'à ériger des murs autour de nous.Le gouvernement d'un pays s'oblige à conserver ses frontières, à ne pas perdre un demi-centimètre de son territoire. Seulement, une culture c'est comme les semences d'un arbre qui se propagent par le vent. La culture n'a pas de frontières. J'ai un autre projet : l'assemblée des cultures d'Europe. Pour donner un contre-poids à la politique européenne développée par le parlement et répondre aux technocrates qui pensent que pour construire l'Europe comme une Nation, tout doit être nivelé. Non, l'Europe, c'est d'abord la richesse des cultures. De là découle le respect d'autrui. »
Yehudi Menuhin - automne 1996
SORTIES AUX THEATRES
Un groupe d'amateurs - au sens noble - de personnes aimantes, peut se constituer afin de se déplacer dans différents théâtres. Cela permet de bénéficier de tarifs avantageux, et de voir de très "beaux" spectacles pour des places à des prix modiques.
Une rafale de photographies basse qualité récupérées sur internet défile en silence sur un écran numérique : des corps détruits, sur écran géant en couleur, qu'une main zappe ou zoome avec détachement. Résistant à "l'iconisme" des photos officielles présentées dans les médias comme des vérités imposées, Thomas Hirschhorn révèle dans son oeuvre Touching Reality (2012) ce que l'on refuse de voir : les insoutenables destructions du corps.
Studio Théâtre,sur France Inter vendredi de 23h15 à minuit.
« Théâtre documentaire » est le nom que s’est donné un mouvement théâtral né en Russie en 1999 et qui réunit de nombreux auteurs, metteurs en scène et comédiens. L’intérêt pour l’actualité russe de l’époque de Poutine se manifeste avec force dans les créations du théâtre documentaire. Inspirés par la méthode de verbatim proposée par le Théâtre londonien Royal Court, les auteurs russes ont développé leurs propres procédés de saisie du monde qui les entoure. L’objectif de cette thèse est de tracer les grandes lignes de la poétique du théâtre documentaire russe en comparaison avec le théâtre documentaire « classique », celui d’Erwin Piscator et de Peter Weiss. Nous analyserons le corpus d’une quinzaine de pièces russes à la lumière de l’héritage des classiques du théâtre documentaire afin d’établir en quoi le modèle dramaturgique et les variables adoptées par les auteurs russes diffèrent du modèle du théâtre documentaire précédent et quelles sont les procédures et procédés qui le distinguent. Il s’agit en effet, pour les Russes, de réinventer un théâtre politique qui se maintienne à distance des dogmes idéologiques. Cette dramaturgie oppose au typique le singulier et l’insolite ; au parti-pris idéologique, une étude empirique du réel ; au jugement manichéen, la recherche des nuances et l’évocation de la complexité du monde ; au théâtre didactique, un théâtre qui laisse au spectateur le soin de tirer ses propres conclusions.
Tatiana Moguilevskaïa Thèse de doctorat. Discipline : Etudes théâtrales, esthétique, sciences de l’art
Université Sorbonne Nouvelle, Paris III, Ecole doctoralle 267, Arts du spectacle, sciences de l'information et de la communication.